B i o g r a p h ie
(english below)
C’est munie d’une solide formation classique et après s’être un temps intéressée de près au jazz moderne, que Sophie Agnel, au tournant des années 90, s’est progressivement engagée sur les terrains mouvants et délicieusement incertains de l’improvisation libre, fascinée par la puissance expressive de quelques grands hérétiques du clavier comme Keith Tippett, Fred Van Hove ou Christine Wodrascka.
Retravaillant au prisme de la musique improvisée les techniques de piano préparé imaginées par John Cage dans le champ de la musique contemporaine, Sophie Agnel va s’appliquer alors a «introduire le prosaïsme du monde contemporain dans le ventre même du raffinement musical occidental » et transformer son instrument en une sorte de « prep-piano extensif » ou « piano étendu » posant ainsi les fondations d’un univers personnel radicalement matérialiste, tour à tour lyrique, abstrait et sensualiste.
Passant de l’exercice exigeant du solo aux multiples rencontres in situ avec les plus grands maîtres de l’improvisation contemporaine (Michel Doneda, Daunik Lazro, Olivier Benoît, Catherine Jauniaux, ErikM, Roger Turner, Phil Minton, John Butcher, Jean François Pauvros, Thurston Moore), la pianiste va également peu à peu s’aventurer dans ces zones frontières où les genres s’estompent.
Elle a ainsi signé quelques spectacles tout public (comme par exemple « Le Piano - Marteau » mettant en scène l’espace sonique par un subtil jeu de miroirs) ; collaboré avec le chorégraphe Josef Nadj (“etc. etc.”) ; ou à l’adaptation théâtrale de “Testimony” de Charles Reznikov mise en scène par Henri Jules Julien, crée le spectacle « Now∞ », duo Piano-vidéo avec le vidéaste Lionel Palun s’est produite sur scène avec les poètes Nicolas Tardy, Christophe Marchand Kiss, Christiane Veschambre…
Attirée par la musique concrète et électro-acoustique ainsi que par les phénomènes de spatialisation du son, Sophie Agnel a par ailleurs conçu dernièrement avec l’aide du Centre National de la Création Musicale d’Albi – Tarn (GMEA) et du luthier Laurent Paquier, un instrument électro-acoustique expérimental, le “nOpianO /cordophone”, s'ouvrant encore ainsi de nouveaux horizons sonores.
En 2014, elle rejoint l'Orchestre National de Jazz (ONJ) sous la direction d'Olivier Benoît pour 4 ans.
With solid training as a classical musician, Sophie Angel took a close interest in modern jazz before committing in the early Nineties to the shifting, deliciously uncertain ground of free improvisation, thanks to her fascination for the powers of expression displayed by a few great keyboard-heretics such as Keith Tippett, Fred Van Hove or Christine Wodrascka.
Taking a look through the prism of improvised music, Sophie Agnel began reworking the prepared piano techniques imagined by John Cage in the field of contemporary music, and from that point she would busy herself "introducing the prosaicism of the contemporary world into the belly of western musical refinement itself", and transform her instrument into a sort of “extensive prep-piano” or “extended piano”, thereby laying the foundations of a radically materialist personal universe that is by turns lyrical, abstract and sensualist.
Moving from the demanding exercise of playing solo to multiple encounters with some of the greatest masters of contemporary improvisation in their original surroundings — Michel Doneda, Daunik Lazro, Olivier Benoit, Catherine Jauniaux, Eric M, Roger Turner, Phil Minton — the pianist would also gradually venture into those border-zones where genres fade into the distance… Sophie Agnel has also produced a few of her own shows for general audiences such as: Le Piano-Marteau, which staged the sound-space in a subtle game of mirrors; a collaboration with choreographer Josef Nadj (Etc. etc.); and also the music she composed for the stage-adaptation of Charles Reznikov's Testimony directed by Henri Jules Julien.
Sophie Agnel's interest in concrete and electro-acoustic music and phenomena in the spatial quality of sounds has recently led her, together with instrument-maker Laurent Paquier and the Tarn-based GMEA ["Albi Electro-Acoustic Music Group"], to conceive the experimental electro-acoustic instrument known as the “nOpianO/cordophone” which opens new sound-horizons even further.